Le CICo a été introduit dans la loi de finance 2022 pour compenser la perte du doublement des dépenses de prestations publiques dans le calcul du CIR. Les dépenses auprès de prestataires publics agréés, en lien avec un projet éligible, étaient financées par le CIR à hauteur de 60%. Avec la fin du doublement, le taux de financement dans le CIR devient donc de 30%. Or le CICo permet un financement de 40% des dépenses auprès d’un organisme de recherche et de diffusion des connaissances (ORDC) voire de 50% pour les PMEs.
On peut s’étonner de ne pas voir le CICo « décoller » !! Pourquoi ?
En synthèse (détails plus loin), cela s’explique par :
Les conditions sont nombreuses (plus nombreuses qu’elles ne l’étaient dans le CIR) :
L’agrément, supplémentaire de celui accordé pour le CIR, est-il nécessaire ? A tout le moins, il s’agit d’une démarche supplémentaire « bizarre » pour les ORDC européens ayant déjà obtenu l’agrément CIR (les organismes de recherche étant un sous-ensemble des ORDC).
Cette approche est donc restrictive sur les activités éligibles au CICo versus celles éligibles au CIR. Elle est également restrictive en comparaison des activités éligibles aux projets collaboratifs des programmes de recherche européen (Horizon Europe).
Il faut donc décrire, dans le contrat, les travaux menés par chacune des parties, puis le partage des risques et des résultats. Cela impose une transparence entre les acteurs (pas toujours souhaitée) ainsi que le partage de la propriété intellectuelle, des risques financiers…
Ainsi, pour de nombreux secteurs d’activité très concurrentiels et fortement dépendant de la propriété intellectuelle (exemple du domaine de la pharmacie), cette contrainte est trop forte.
Attention, un contrat précédemment éligible au CIR ne peut être « opportunément » modifié pour répondre aux critères du CICo. En effet, cela serait contraire à cette exigence de signature avant le démarrage des travaux.
Le coût de revient correspond à la somme des coûts directs et indirects supportés par l’entité, à l’exclusion de toute marge commerciale. Ces coûts sont des coûts admissibles / dépenses éligibles. Lorsque les coûts ne sont pas quantifiables, on applique une clé de répartition ou on prend « les coûts complets ».
Tous les coûts supportés par l’ORDC peuvent-ils être refacturés à l’entreprise ?
Les coûts admissibles identifiables dans le contrat et/ou ses annexes, puis dans les factures, sont :
Il semble donc que la majorité des coûts supportés par les ORDC puissent être « admissibles », soient refacturables dans le cadre du projet collaboratif.
Les ORDC gardent, en propre, 10% des coûts totaux admissibles. Ainsi, sauf à ce que les dotations du gouvernement couvrent ces dépenses, les ORDC risquent de rejeter le CICo. De plus, l’ORDC ne peut pas réaliser plus de 90% des dépenses. Autrement écrit, le contrat doit montrer que l’entreprise va bien dépenser, en propre, au moins 10% des dépenses totales.